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Le M.U.R, de la revendication à l’institutionnalisation

Considéré comme marginal, dégradant, illégal, le street art trouve aujourd'hui une légitimité inédite. Né dans la rue sur des supports urbains d'accès souvent délicats, le mouvement porté par des artistes qui souhaitent faire bouger les lignes se retrouve aujourd’hui sur des murs d’expressions à disposition des artistes, décimé aux quatres coins de la France et soutenus par les pouvoirs publics.

Un mur d’expression dans chaques villes

 

Avec l’engouement que suscite le M.U.R Oberkampf de Paris, d’autres murs d’expressions fleurissent en France et en Belgique depuis 2011. Des projets germent de toute part, aujourd’hui on compte vingt autres murs : Saint-Etienne, Bordeaux, Cherbourg, Nancy Mulhouse, Tours, Strasbourg ou encore Bruxelles. « Les demandes se multiplient de façon spontanée. Tout le monde voudrait avoir son mur. Et désormais, l’accueil des mairies est super. Ma satisfaction, c’est de voir ce concept se multiplier et l’art urbain, vivre une pleine reconnaissance », s’émerveille Bob Jeudy, président de l’association le M.U.R.

 

 

 

Le Muralisme 

L’association le M.U.R (Modulable, Urbain, Réactif) à l’origine du premier mur d’expression et soutien des différents murs de France fait ses débuts dans les années 2000, à Paris, après une opération de communication menée par deux artistes, contre l’affichage publicitaire. Tout commence avec les premières actions de l’artiste Thomas Schmitt surnommé « Thom Thom ». Selon la méthode de l’échantillonnage qui consiste à découper puis recoller des parties d’affiches afin d’obtenir un œuvre plastique, il détourne systématiquement l’affichage publicitaire située au 107, rue Oberkampf à Paris. En 2001, il invite Jean Faucheur à imaginer un affichage pour ce même emplacement. Rapidement après la performance des deux artistes, les discussions s’engagent avec la mairie de Paris pour promouvoir la création et l’exposition d’œuvres dans les rues de la capitale. Le lieu devient ensuite un « spot » du street art parisien et les détournements publicitaires donnent naissance à l’association en avril 2003. Mais ce n’est qu’en 2007 que la mairie du 11e arrondissement de Paris accorde l’emplacement publicitaire du 107, rue Oberkampf.

Reconnue d’utilité publique, elle s’emploie, depuis 2007, avec son « mur », à créer une passerelle entre le public et les artistes, en toute légalité. Avant cela, les artistes de rue prenaient le risque de subir les foudres de la justice.
 

Le M.U.R. comment ça marche ?

 

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En dix ans d’existence, 252 oeuvres ont vu le jour. L’association est devenue « incontournable » dans l’exposition et la promotion de l’art urbain. Chaque premier et troisième samedi du mois, les passants peuvent profiter en direct de la performance de l’artiste invité à investir le panneau de huit mètres sur trois, situé à l’angle de la rue St Maur et de la rue Oberkampf. Les oeuvres sont éphémères selon le principe d’une affiche recouvrant l’autre. Acryliques, encres, aérosols, collages ou performances, les modes d’intervention varient au gré des artistes et de leur inspiration.

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Le M.U.R est un exemple de réappropriation d’un espace urbain, commercial et normé, par l’intermédiaire de détournements artistiques.
Née d’une activité transgressive, l’association est aujourd’hui reconnue et soutenue par les pouvoirs publics. Elle a permis d’initier une réflexion autour de l’affichage commercial, omniprésent dans la ville, mais également de démontrer la capacité de dynamisation et d’embellissement de l’art urbain, même à petite échelle. L'association a également permis de faire revenir sur le devant de la scène le muralisme autrefois pratiqué par des artistes de renoms. 

Thom Thom co-fondateur de l'association le M.U.R devant le M.U.R Oberkampf de Paris, réalisé par Mahn Kloix. © photo : Margot Ridon

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Une passerelle entre le public et les artistes, en toute légalité