Enfermer l’art de rue à l’intérieur des quatre murs d’une galerie ou d’un musée fait-il toujours de cette pratique du street art ? Le message reste-t-il le même ? La question fait débat au sein même du mouvement, le divisant de tous les côtés.

D’une part, on trouve la rue avec ses codes identitaires emplis de liberté, d’insoumission et de contestation de notre société. De l’autre, le succès commercial de la pratique en galerie ou encore avec les marques séduisant un public qui le consomme de plus en plus. Une consommation perçue négativement par certains artistes comme Dan 23, street artiste strasbourgeois : « Parfois on retrouve Che Guevara sur un T-shirt, ça n’a rien à voir avec la révolution qu’il a prônée. Le message est complètement dénaturé, ça devient de la déco. Il en faut sûrement parce qu’on vit dans ce monde mais je ne suis pas sûr que ça rende service à la culture graffiti ».

Pourtant, cette évolution commerciale du mouvement offre aux artistes une reconnaissance et légitime leur travail qui leur permet de continuer de graffer dans les rues sous de meilleures conditions. Mais la question demeure, déplacer une oeuvre de rue dans un musée est-il sensé ? Le message reste-il lorsqu’il est retiré de son lieu d’origine ? Une oeuvre faite en atelier a-t-elle le même message qu’une oeuvre de rue ? Aux acteurs de l’art urbain de répondre à ces questions.